Paru dans la revue n° 274 de la Fnath:

Publié le par HANDIPUBLIC-EDUCATION

Le CHEMIN a fait la connaissance de M. J.-F.CHOSSY lors des réunions organisées à l’Assemblée Nationale au sein du Collectif Handipublic dont nous sommes membres.

Au cours des séances de travail que nous avons partagées avec lui depuis 3 ans, nous avons pu apprécier son implication dans la défense des personnes en situation de handicap et sa volonté ferme de faire appliquer la loi de 2005 – dont il a été le rapporteur. Le CHEMIN a toujours trouvé en M. J.-F.CHOSSY une oreille attentive et critique : en tant que représentants des personnels de l’Education Nationale dans Handipublic, nous l’avons informé des situations et des difficultés rencontrées dans le cadre bien particulier de notre ministère.

M. J.-F.CHOSSY était présent à Castelnau le Lez pour une réunion de travail préparatoire à la signature de la convention Handipublic organisée par Le CHEMIN au printemps 2008

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Nous vous proposons dans sa totalité l’interview qu’il a accordée au bi-mensuel « A part entière », la revue de la Fnath – les passages surlignés font plus particulièrement référence à la prise en compte du handicap par le Ministère de l’Education Nationale.

Le CHEMIN partage l’approche – et la volonté – exprimées par M. J.-F. CHOSSY.

 

JLG

 

 

Interview parue dans le n° 274 (Mars-Avril) de « A part entière » :

 

A Part Entière : Vous avez joué un rôle majeur dans l’adoption de cette loi. Quel bilan en tirez-vous ?

Jean-François CHOSSY : Cette loi a suscité beaucoup d’espoir pour les personnes concernées, les associations, les personnes handicapées, leur entourage. Sa mise en œuvre a pris un certain temps, même si ses décrets sont sortis dans les meilleurs temps, comme le texte de loi l’exigeait. Ce n’est pas juste une question de volonté, c’est surtout une question de moyens. Sur ce plan, je suis moins sûr que nous obtenions tous ceux dont nous avons besoin. Tout ne fonctionne pas de façon optimun, on a pu le constater au niveau des MDPHqui ne sont pas toutes performantes. Chacun est bien conscient de ces difficultés.

APE : L’esprit de la loi vous paraît-il tout le temps respecté ?

JFC : Il reste un décalage entre l’esprit de la loi et la réalité sur le terrain. Oui, il y a des dispositions qui ont été retardées Concernant le renforcement de la contribution Agefiph pour les PME, je peux le comprendre : avec la crise, des entreprises font face à des problèmes de trésorerie. On n’a pas annulé cette disposition, on l’a reportée.

Là où je reste amer, c’est sur les exonérations dont a profité l’Education Nationale sous le prétexte qu’elle s’occupe déjà d’enfants handicapés. On ne peut pas l’admettre. Je ferai le bruit qu’il faudra pour le faire savoir et obtenir de modifier cette situation anormale.

Sur l’emploi, j’en appelle à la patience, on n’a pas perdu l’objectif de la loi. Même si on a la sensation d’avoir fait un pas en arrière. Il faut cependant rester vigilants, car je ne vous cache pas qu’ici ou là certains pourraient être tentés d’en profiter pour détériorer le projet en estimant que l’on en fait assez pour les personnes atteintes de handicap.

APE : Vous semble-t-il nécessaire de donner un second souffle à l’application de cette loi ?

JFC : Nous sommes dans une situation de montée en puissance. On a fait beaucoup de chemin notamment sur la scolarisation. La PCH est rentrée dans les mœurs locales. La loi a surtout modifié les comportements ; pas seulement ceux des personnes handicapées, mais aussi de tous les autres. Désormais on parle, selon moi, sans peur du handicap. Même si notre situation n’est pas idéale, l’état d’esprit général a évolué. Selon moi, le point le plus compliqué c’est l’accessibilité. On connaît la date butoir de 2015 ; c’est dans cinq ans, mais l’on se rend bien compte qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

APE : Les démarches des personnes handicapées sont-elles réellement devenues plus simples et les réponses apportées plus adaptées ?

JFC : Notre principal problème c’est comme toujours un manque de moyens humains et financiers. Il faudrait former beaucoup plus tous les intervenants, médecins, AVS… Il faudrait faire des Auxiliaires de Vie une profession avec un statut et une rémunération digne. Enfin, il faut soigner l’accompagnement individuel des personnes handicapées, soigner tout particulièrement le projet de vie et l’accueil dans les MDPH : ça, c’est le chantier de demain.

 

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